mardi 8 octobre 2019

La construction européenne entre élargissement et approfondissement : histoire d’unéchec ?


La construction européenne entre élargissement et approfondissement : histoire d’unéchec ?

-Réflexion/remarques sur le libellé du sujet :

De toute évidence, le sujet proposé est de type X et Y : il s'agit donc de relier les deux grands axes de la construction européenne. Dans la mesure du possible, chaque partie doit comporter un lien entre les 2 éléments. La dernière expression "histoire d'un échec" précise l'axe de la dissertation en partant du constant actuel d'une Union Européenne qui va mal. Elle a pour objectif de "casser" une logique trop historique des dissertations des étudiants et oblige à un tri supplémentaire des idées.
Bilan : à éviter absolument, les plans qui séparent élargissement et approfondissement  ainsi que les dissertations qui ne font que réciter la construction sans chercher à démontrer l'ancienneté des problèmes et leur causalité dans la difficile compatibilité entre élargissement et approfondissement.
            
Introduction :
Depuis plus de 10 ans la construction européenne accumule les échecs : double refus français et néerlandais à la Constitution, crise de l’euro et des dettes publiques,Grecxit, 6ème élargissement vécu comme trop rapide à l’ouest, crise migratoire, Brexit… Pour mesurer un échec, il est nécessaire de connaître les objectifs fixés par les « pères fondateurs de l’Europe » et leurs successeurs afin d’en faire le bilan actuel, mais aussi global. Depuis le congrès de La Haye en 1948 et le discours européen de Churchill, la construction européenne a aujourd’hui près de 70 ans : cette coopération d’Etats européens comporte deux grands axes : d’une partl’élargissement qui consiste à accueillir tous les Etats européens et, d’autre partl’approfondissement qui intègre économies et politiques de ces Etats. Or, ces deux politiques semblent contradictoires car au fur et à mesure de l’entrée de pays plus pauvres, la convergence économique est difficile. C’est particulièrement notable avec les derniers élargissements à des pays très en retard en raison de leur passé communiste. Par ailleurs, le contexte actuel de l’essor du populisme nous amène aussi à nous interroger sur la perception de cet échec différent entre les peuples européens et leurs élites.
Il s’agit donc de savoir si concilier élargissement et approfondissement est un pari risqué en raison de problèmes récents (années 2000) ou bien de problèmes structurels plus anciens, notamment en raison du volontarisme des « pères fondateurs » qui a pu être perçu comme non démocratique ; autrement dit, l’échec actuel n’est-il pas en réalité plus ancien ou bien n’est-il qu’une crise européenne de plus ? La construction européenne fixe des objectifs ambitieux (I), d’où des crises et échecs récurrents liés à la difficulté à concilier élargissement et approfondissement (II) qu’il faut pourtant relativiser car les solutions existent, mais peut-être au détriment de l’un ou l’autre axe de la construction européenne (III)

I/ PRINCIPES ET OBJECTIFS DE LA CONSTRUCTION EUROPEENNE

 1-Contexte historique : l’Europe en 1945 est en déclin
               Idée n°1 : Contexte d’après-guerre politique et territoriale : une Europe divisée et dépendante
              Idée n°2 : Contexte plus profond : déclin européen et soutien américain du projet européen

 2 – Des objectifs d’abord politiques…
               Idée n° 3 : Volonté d’unité et de solidarité = valeur européenne communes
               Idée n°4 : L’autosuffisance alimentaire est un choix politique et historique liée au vécu des « pères de l’Europe »
  
3 – …qui impliquent un double processus : élargissement et approfondissement économiques
               Idée n° 5 : Logique historique d’élargissement pour former la « maison commune » = politique commerciale majeure
               Idée n°6 : Tactique des « petits pas » : logique d’intégration économique progressive

II/ UNE CONSTRUCTION EUROPEENNE QUI CONCILIE, DIFFICILEMENT,  ELARGISSEMENT ET APPROFFONDISSEMENT
               
 1 – Les élargissements provoquent des crises fréquentes qui freinent souvent l’approfondissement :
         Idée n°7 : La peur récurrente d’une dilution du pouvoir de la France de De Gaulle au Brexit
         Idée n°8 : La diversité des Etats ne permet pas de dépasser le cadre économique, d’où une politique étrangère commune différente
         Idée n°9 : Le cas britannique (le Brexit)
2 – Les approfondissements sont de plus en plus difficiles :
         Idée n°10 : L’élargissement de 2004-2007 est historique
         Idée n°11 : Pourquoi a-t-il été difficile ?
         Idée n°12 : L’euro, exemple d’un approfondissement qui a abouti à une divergence économique et financiére
         Idée n°13 :D’où une Europe à plusieurs vitesses

III/  LA CRISE ACTUELLE DOIT ETRE RELATIVISEE ET PEUT ETRE SOLUTIONNEE EN RALENTISSANT L’ELARGISSEMENT POUR PLUS RAPPROCHER LES ETATS MEMBRES DE L’UNION EUROPENNE

1 – La construction européenne a toujours avancé après les crises :
         Idée n°14 : Aujourd’hui, une crise multiforme explique la gravité de la situation et l’essor de l’euroscepticisme
         Idée n°15 : Le couple franco-allemand a toujours été la synthèse des Europes pour faire avancer la construction européenne.
         Idée n°16 : Les nouveaux entrants ont toujours été force de proposition pour poursuivre l’intégration commerciale
  2 – Scenarios et solutions pour solidifier la construction européenne
         Idée n°17 : La Commission Juncker
         Idée n°18° : Une relance est possible : le plan Védrine : pause, écoute du peuple et recentrage de la construction  européenne.
         Idée n°19 : D’autres scenarios existent : statu quo et déseuropéanisation

Après des siècles de guerres, la construction européenne a été pendant longtemps perçu comme une réussite, surtout économique. Cependant l’essor du chômage et la dernière mondialisation inégalitaire, par le repli identitaire qu’elle implique, fragilise le projet européen souvent vu comme technocratique, non démocratique et trop supranational. L’échec est plus perçu par les peuples que par les élites qui profitent de l’actuelle mondialisation. Mais, le « Brexit » montre bien que, plus que le chômage et les inégalités, c’est surtout le souverainisme et la question migratoire qui provoquent l’euroscepticisme. La peur du migrant est revigorée depuis les années 2000 et le débat sur le plombier polonais.  Ainsi, alors que la mécanique élargissement-approfondissement a longtemps bien fonctionné, il semble que le grand élargissement de 2004-2007 ait rompu le fragile équilibre européen. En fait le niveau croissant d’intégration rend de plus en plus difficile les élargissements qui concernent des pays très en retard. Mais le fait que ce soit le R.U. qui parte montre que les problèmes sont anciens. Pour autant il est difficile de savoir s’ils se réduisent à la spécificité britannique. Pour permettre la poursuite du projet européen, l’option  « out » a été une solution ; mais cela implique une Europe à plusieurs vitesses : est-ce un échec ou bien l’illustration d’une adaptation aux fortes différences au sein de l’Union européenne ? La « pause » proclamée par Juncker pour l’élargissement pour l’ensemble du processus semble nécessaire pour « sauver l’Europe ». Au moment où Donald Trump risque d’accélérer le déclin américain, l’unité européenne est plus que jamais nécessaire : dans un monde de plus en plus multipolaire, mais incertain, le monde a besoin d’Europe.

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