Colle d'introduction l'Europe- Monde (semaine du 12/10/2020)


Simulation à l’oral
Durée : 10 min

TAF : En se basant sur le texte  réaliser un exposé de 10 min sur le sujet suivant :

L’EUROPE EST-ELLE   EN DÉCLIN ?
(Groupes : 4 ;11; 9)            
Au sortir de la guerre froide, l’Europe semblait être le continent  d’avenir capable de faire retraverser l’Atlantique au flambeau  du  leadership mondial. L’URSS avait implosé, les États-Unis  paraissaient en déclin, le Japon à l’arrêt et la Chine au tout  début de son développement. La n de la menace soviétique lui  promettait la sécurité et la perspective d’un élargissement, avec  l’adhésion des anciens pays du pacte de Varsovie. Le traité de Maastricht en 1992 ouvrait la perspective à une politique étrangère et à une monnaie communes. L’Europe «géant économique» allait cesser d’être un nain politique. Ces espérances ont  été balayées.
Aujourd’hui, l’europessimisme est plutôt de mise. Les économies européennes sont atones et semblent à l’arrêt, quand celles des autres continents accélèrent. L’Europe est frappée par un chômage de masse et paraît marquée par un immobilisme qui tranche avec le dynamisme des pays émergents. Les populations européennes ont perdu la foi qu’elles avaient dans la construction européenne. Alors que le Parlement européen a un pouvoir plus important qu’auparavant, les électeurs boudent les urnes, s’abstiennent de façon massive et, pour ceux qui votent, privilégient les partis protestataires, opposés à la construction européenne. L’avenir de l’euro a même été mis en cause en 2012 et, spectaculairement, les citoyens du Royaume-Uni ont choisi, par référendum le 23 juin 2016, de quitter l’Union européenne. L’Europe n’avait en outre pas su empêcher les guerres balkaniques des années 1990.
Les espoirs de l’émergence d’une défense européenne, apparue avec le sommet franco-britannique de Saint-Malo en 1998 et après la guerre du Kosovo de 1999, démontrent la différence de puissance entre les États-Unis et les pays européens de l’OTAN  et n’ont débouché sur rien. En 1999, lors du sommet d’Helsinki, il avait été décidé de mettre en place une force de projection  de 60 000hommes, pouvant être déplacée à 4000 kilomètres pendant un an. En 2015, seuls 10 % de ses capacités existaient.
Les pays européens se sont déchirés à propos de la guerre d’Irak de 2003, soutenue par les uns et à laquelle se sont vivement opposés d’autres. L’OTAN reste toujours la priorité en termes de sécurité, surtout pour les anciens pays du pacte de Varsovie.
L’élargissement a augmenté le nombre de pays au détriment de l’unité de l’Europe. Ces élargissements ont par ailleurs été vécus comme trop rapides par les populations des anciens pays, qui ne reconnaissent plus l’Europe. Une peur de perte d’identité face à une machine européenne anonyme se développe. Les partis populistes en fait d’extrême droite, qui ont comme particularité commune le rejet des immigrés et des musulmans, réalisent des scores importants, y compris dans des pays traditionnellement tolérants et ouverts. Démographiquement, l’Europe est en panne et voit sa population totale diminuer régulièrement. Pour certains, la question n’est plus de savoir si le géant économique cessera d’être politique, mais plutôt si l’Europe sera encore une puissance économique à l’horizon 2050.
La fatigue de l’Europe, visible en son sein, existe moins au dehors. Les frontières de l’Europe restent extrêmement attractives. C’est pour la rejoindre que les Ukrainiens de la place Maïdan ont fait leur révolution, même si elle a été ensuite confisquée par les oligarques. Le nombre de pays candidats à l’adhésion reste important. L’afflux de migrants qui, au risque de leur vie, tentent de rejoindre l’Europe montre, y compris de façon dramatique, l’attractivité que représente encore le continent, perçu comme un eldorado. Quelques chiffres, à ce sujet, particulièrement illustratifs: l’Europe représente 6 % de la population du monde, 22 % du PIB et 50 % des dépenses sociales mondiales. Même si le système social européen semble lézardé en son sein, il est encore un objectif à atteindre pour les pays asiatiques, latino-américains et même émergents, pour ne rien dire des pays africains. L’Europe, si elle n’a pas la puissance militaire américaine, n’a pas non plus les mêmes objectifs. Elle n’entend pas dominer le monde. Fruit d’une construction multilatérale, elle est tout à fait adaptée à un monde où le multilatéralisme est la seule réponse à l’absence d’ordre. L’intégration d’anciens pays communistes a permis une transition pacifique et leur développement économique. Ce modèle européen et le désir de l’intégrer ont permis de pacifier les Balkans. L’Europe représente 50 % de l’aide publique au développement et demeure une terre d’innovations technologiques et d’attraction touristique. Ce sont des États européens, la France et l’Allemagne, qui ont pu trouver un compromis entre la Russie et l’Ukraine, qui était un problème stratégique à l’échelle mondiale. C’est également l’intervention de la France, soutenue par les pays européens, qui a empêché le djihadisme de prendre le pouvoir à Bamako et qui a ramené la paix au Mali. L’Europe joue un rôle normatif important dans l’édiction de règles contre la fraude fiscale. La Commission européenne a gagné les batailles qu’elle avait engagées contre les mastodontes américains Google et Amazon. L’Europe joue également un rôle majeur dans la lutte contre le réchauffement climatique. Elle reste la zone du monde la plus riche avec le bassin de consommateurs à fort potentiel le plus important. Son modèle de construction communautaire et de réconciliation entre ennemis demeure une réussite. L’accroissement du nombre de réfugiés a prouvé qu’il existait toujours une coupure Est/Ouest. Le Brexit et l’élection de D.Trump posent de nouveaux défis à l’Europe, mais offrent également l’opportunité de mieux s’organiser. Mais il manque encore aux pays européens une vision stratégique commune. Ils restent divisés sur l’attitude à avoir face aux États-Unis ou à la Russie. L’autonomie stratégique européenne est longue à se mettre en place et n’est pas souhaitée par tous. Afin de mieux avancer, l’Europe des 28 –ou 27 doit se diviser en différents cercles.
En résumé
L’Union européenne suscite le désenchantement à l’intérieur de ses frontières tout en restant extrêmement attractive en dehors. Elle demeure un pôle majeur de puissance sur la scène internationale.
« LA GÉOPOLITIQUE 50 FICHES pour COMPRENDRE L’ACTUALITÉ ». Pascal BONIFACE.2019


Sujet n 2   
(Groupes : 1 ; 3 ; 5 )
TAF : En se basant sur le texte  réaliser un exposé de 10 min sur le sujet suivant :

LA MONDIALISATION est-elle  UNIVERSELLE?
La mondialisation est la formule le plus souvent employée pour  qualifier l’époque actuelle. Elle n’est pourtant pas un phénomène totalement nouveau.
Une première vague avait eu lieu à partir de 1492, des grandes  découvertes et de la circumnavigation. Différentes parties du monde qui n’étaient pas liées entre elles entraient en contact, fût-ce pour le plus grand malheur des populations amérindiennes. Une deuxième vague eut lieu au 19eme  siècle par la révolution industrielle. Une série de découvertes technologiques modifiait la relation au temps et à l’espace, comme le télégraphe,  le téléphone, la machine à vapeur, ce qui permit de créer le chemin de fer, celui-ci bouleversant l’ordre territorial existant.
Les transports (et la guerre) maritimes étaient révolutionnés par la marine à vapeur. La traction automobile allait également  modifier le rapport à l’espace. Un peu plus tard, l’aviation créait également une rupture dans la relation de l’homme et l’espace, modifiant les notions de temps et d’espace.
La troisième vague est caractérisée par une libéralisation des échanges, des investissements et des flux de capitaux, par la formidable contraction du temps et de l’espace que procurent  les
nouveaux moyens de communication et l’abaissement de leurs coûts.
La mondialisation est concomitante avec l’implosion de l’Union soviétique et de son empire qui fut disparaître le rideau de fer  divisant l’Europe, et du développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication. La conjonction de ces révolutions géopolitique et technologique va bouleverser la carte du monde, les rapports de forces et les rivalités territoriales. Les barrières politiques et techniques, autrefois infranchissables, s’effondrent par la même occasion.
La formule de Marshall McLuhan, selon laquelle le monde était un village global, est devenue une réalité. On peut tout connaître de ce qui s’y passe comme dans un village. On voit la  création de standards culturels mondiaux.
Un éditorialiste américain, thomas Friedman, conclut, dans un best-seller mondial, que «le monde est plat». La révolution numérique a aboli les frontières commerciales et politiques. Ce ne sont plus les États ni même les firmes multinationales qui entrent en relation ou en concurrence, mais les individus, qui constituent des réseaux, notamment par Internet.
Cela rend insupportable le but d’une guerre, en raison de la  rupture des échanges commerciaux qu’elle suppose.
Il ne faut cependant pas oublier qu’une grande partie de la planète n’a pas accès à Internet. La fracture numérique s’est substituée à la fracture Nord/Sud, et elle s’installe non seulement entre pays développés et non développés, mais également au sein de chaque nation.
De surcroît, la mondialisation n’a pas produit l’établissement de règles communes, acceptées et respectées par tous. La planète s’est rétrécie, mais les rivalités et les conflits demeurent.
La «communauté internationale» est souvent évoquée mais sa réalité reste à prouver. Elle avait trouvé une incarnation lors de la signature de l’accord de Paris sur le climat en décembre 2015, dénoncé par D. Trump peu après son arrivée au pouvoir.
Mais surtout, si la mondialisation a incontestablement sorti du seuil de pauvreté des centaines de millions de personnes, elle a aussi permis une montée des inégalités. Dans les pays anciennement industrialisés, elle a provoqué dans les classes populaires une précarité et un sentiment de déclassement qui ont suscité un rejet de cette mondialisation.
En résumé
La nouvelle vague de mondialisation a profondément bouleversé les notions de temps, d’espace et de distance. Elle n’a cependant pas eu les mêmes effets à l’échelle globale. Les territoires restent diversifiés, il n’y a pas de critères globaux  s’exerçant de façon tout à fait universelle

Sujet n 3
(Groupes : 6 ; 8 ; 10)
TAF : En se basant sur le texte  réaliser un exposé de 10 min sur le sujet suivant :

Le multilatéralisme est-il en crise ?
Le multilatéralisme peut se définir comme la gestion collective des affaires mondiales par voie de négociations et d’accords internationaux. Les États, tout en demeurant souverains et en défendant leurs intérêts, organisent ainsi leurs relations extérieures en tenant compte de l’existence des autres.
À l’image d’une société, où des compromis sont nécessaires à toute vie collective, la société internationale devrait être gérée afin que les intérêts communs prévalent sur les intérêts particuliers lorsque nécessaire. La création d’organisations internationales et la promotion du droit international permettent de réguler les différents aspects de la vie internationale. Le multilatéralisme s’oppose à l’unilatéralisme, où un État décide d’agir en tenant compte de ses seuls intérêts. Bien sûr, seuls des États puissants peuvent se permettre d’avoir ce type de politique; il est plus difficile –surtout plus dangereux– pour un État faible d’agir sans, et plus encore contre, les autres. Cependant, les États-Unis, au fait de leur puissance entre 1945 et 1949, ont eu une politique largement multilatéraliste en créant l’ONU, la Banque mondiale ou le FMI, ou en lançant le plan Marshall.
Puissance et unilatéralisme, s’ils sont souvent liés, ne vont pas automatiquement de pair. Aucun pays n’a une politique uniquement multilatérale ou unilatérale, mais mesure, selon les événements, ses capacités, la perception de ses marges de manœuvre
et sa stratégie.
L’arrivée de Donald Trump au pouvoir, avec son slogan America first et sa volonté proclamée de ne tenir compte que des intérêts de son pays, a relancé la «crise du multilatéralisme». Le
président américain n’hésite pas à défier l’ONU, à dénoncer l’accord de Paris sur la protection climatique (symbole même du multilatéralisme, puisque signé par la totalité des États membres de l’ONU). Sous sa présidence, les États-Unis se sont même retirés de l’UNESCO. Contre l’avis de l’immense majorité des États, D. Trump a décidé de transférer son ambassade en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem. Il a également dénoncé l’accord sur le nucléaire iranien, fruit de douze années de négociations et bénéficiant d’un large soutien international, qui permettait d’éviter à la fois un Iran nucléaire et une guerre pour l’en empêcher. Il est même allé plus loin, s’arrogeant le droit de décider quel pays aura par la suite le droit de continuer à commercer avec l’Iran. Enfin, il remet en cause certains grands accords commerciaux
signés avec ses partenaires Mais, malgré l’importance des États-Unis, la crise du multilatéralisme ne peut pas se résumer à la politique de D. Trump.
Tout d’abord, parce que d’autres grandes puissances n’hésitent pas à faire preuve d’unilatéralisme, lorsqu’elles en éprouvent la nécessité, dénonçant comme d’inacceptables ingérences l’avis d’autres nations en cas de désaccord. Ainsi, de grands pays comme la Chine ou la Russie, estimant avoir une revanche à prendre sur l’histoire lointaine ou immédiate, n’hésitent pas à faire cavalier seul. De plus, des régimes autoritaires ressurgissent (Turquie, Philippines, Hongrie, Italie, etc.), refusant toutes contraintes extérieures, jugées insupportables et contraires à leur souveraineté.
Par ailleurs, les États-Unis n’ont pas attendu Trump pour mettre en place une politique unilatéraliste. Le poids du pays dans les affaires mondiales et leur sentiment d’exceptionnalisme les a souvent conduits à pratiquer une politique unilatérale, à des degrés différents, selon qu’il s’agisse de Bill Clinton, George W. Bush, Barack Obama ou Donald Trump. Ce dernier la pousse à son paroxysme. Madeleine Albright avait eu cette  formule significative: «Nous sommes multilatéralistes si nous pouvons, unilatéralistes si nous devons.» La secrétaire d’État d’un président jugé multilatéraliste, Bill Clinton, signifiait par là que le multilatéralisme n’était en rien un objectif, mais plutôt une option parmi d’autres, ce qui est contraire au fondement même de ce concept. Le président français, Emmanuel Macron, a tenté d’endosser le costume du multilatéralisme en Europe, contre D. Trump. Mais il a du mal à trouver de véritables alliés dans ce combat.
Dans un monde globalisé, le multilatéralisme est plus une nécessité qu’un choix. Les grands défis qui se posent à l’humanité (dégradation climatique, lutte contre les pandémies,  sécurité collective, lutte contre le terrorisme, résorption de la misère, etc.) ne peuvent pas être résolus unilatéralement, mais par un effort commun et concerté.





Sujet n 4
(Groupes : 2 ;12; 7)
TAF : En se basant sur le texte  réaliser un exposé de 10 min sur le sujet suivant :
Peut-on redéfinir la puissance ?
La puissance internationale n’est plus centrée sur la force militaire; ses formes se sont considérablement diversifiées.
Pour Morgenthau, le grand théoricien américain des relations internationales, «à l’instar de toute politique, la politique internationale est une lutte pour le pouvoir».
Dans sa définition classique, la puissance était caractérisée par la capacité d’un acteur à pouvoir imposer sa volonté aux autres, ou à modifier leur volonté en fonction de ses propres intérêts. L’intérêt, c’était un rapport de forces au sens classique du terme, où le plus faible doit céder face au plus puissant. La puissance était avant tout déterminée par la taille de l’armée, du territoire, de l’économie, de la richesse disponible, l’importance des matières premières dont le sous-sol est riche, etc. La conquête territoriale, source de puissance supplémentaire, de sécurité élargie et de futurs revenus, était l’objectif principal.
La configuration géographique – façade maritime, enclavement terrestre, position insulaire, contrôle des voies de passage– était un élément primordial.
Ces critères peuvent être, en fait, à double détente. Un territoire trop grand, que l’on ne parvient pas à contrôler, est une source d’inquiétude potentielle et donc d’affaiblissement actif. C’est le cas actuellement pour la Russie. Mais dans le passé, c’est la taille de son territoire qui l’a sauvée deux fois face à Napoléon et à Hitler. Une population trop nombreuse à laquelle on ne peut offrir des débouchés peut être un facteur de déstabilisation. sociale. De même que l’éducation d’une population est un facteur de puissance, mais si les jeunes diplômés arrivent sur le marché du travail sans pouvoir être employés, ils deviennent un potentiel de recrutement pour ceux qui veulent renverser le régime, y compris par la force. Un pays riche qui n’aurait pas les moyens de se défendre serait soumis, soit aux appétits extérieurs, soit à un protecteur (cf. le Koweït, cible facile pour l’Irak et qui depuis doit vivre sous protection américaine). La possession de matières premières constitue un atout, mais peut également transformer en cible des appétits intérieurs ou extérieurs. À l’inverse, le fait d’en être dépourvus n’a pas empêché, ou peut-être a contraint, le Japon et la Corée du Sud à se lancer dans une course à la technologie.
Un pays puissant militairement, mais dont l’économie est faible, est menacé d’implosion (URSS); une société multiethnique  peut être une source de rayonnement extérieur (États-Unis) ou bien de conflits internes (Yougoslavie).
Un pays dont le territoire est très réduit, ou la population peu nombreuse, peut jouer un rôle stratégique majeur (Israël, Cuba) ou bien avoir un rayonnement sans commune mesure avec sa taille (Qatar: Al-Jazeera, Coupe du monde de football 2022).
La puissance devient plus multiforme, plus diffuse, moins fondée sur la coercition que sur la conviction et l’influence.
L’heure des conquêtes territoriales est terminée, c’est désormais l’attractivité du territoire (par rapport aux investisseurs étrangers, aux touristes) qui importe. La cohésion nationale et l’équilibre interne d’une société prennent une importance croissante.
Pour Machiavel, il était plus important d’être craint que d’être aimé. La peur suscitée faisait partie du rapport de forces.
Si le fait d’être redouté est toujours un élément de la puissance, aujourd’hui l’image, la popularité, l’attractivité en sont également une dimension importante. 



« LA GÉOPOLITIQUE 50 FICHES pour COMPRENDRE L’ACTUALITÉ ». Pascal BONIFACE.2019

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