Khôlles ASIE


Durée de préparation : 10 min
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QUEL RÔLE INTERNATIONAL  POUR LA CHINE?

Pendant longtemps, la Chine post-maoïste s’est voulue discrète et rassurante sur la scène internationale, même si son poids économique se faisait de plus en plus sentir. Aujourd’hui, elle s’affirme sans hésiter comme une grande puissance émergente, revendiquant, au même titre que les autres, mais à la mesure de sa taille et de son histoire, une influence et une action internationale tous azimuts pour promouvoir ses intérêts et sa vision d’un monde «post-amé-ricain», pour reprendre l’expression de l’analyste Fareed Zakaria.
Deng Xiaoping, le leader chinois qui orchestra les réformes économiques à partir de 1979, était partisan d’une stratégie de «profil bas» dans les affaires internationales, afin de permettre le développement de la Chine sans effrayer ses voisins et partenaires. Même si, cette même année 1979, la Chine s’engageait dans une courte guerre «punitive» contre le Vietnam. Par la suite, le président Hu Jintao (2002-2012) développa le concept d’«émergence pacifique» de la Chine, là encore avec une volonté de rassurer. Cette période correspondait avec la montée en puissance rapide et spectaculaire de l’économie chinoise, et d’événements comme les JO de Pékin en 2008, et l’Exposition universelle de Shanghai en 2010, qui marquaient le «retour» de la Chine.
UNE GRANDE PUISSANCE
 Depuis, le discours et le positionnement ont évolué: la Chine de Xi Jinping n’a plus d’hésitation à jouer les grandes puissances et a désormais une présence politique accrue dans le monde. Il y a d’abord eu la course aux matières premières, amenant la Chine sur des rivages peu explorés jusque-là, en Arabie saoudite ou en Angola pour le pétrole, au Pérou pour le cuivre, au Brésil pour le soja, etc.; puis il a fallu protéger les routes maritimes, en Asie du Sud-Est ou au large de la Corne de l’Afrique, conduisant à l’ouverture de la première base militaire chinoise à l’étranger, à Djibouti ; enfin, la Chine a renforcé sa présence dans les organisations internationales, comme le Fonds monétaire international (FMI).Ce déploiement international n’est nulle part autant ressenti qu’en Asie, où la Chine entretient des relations plus anciennes, et parfois conflictuelles, avec de nombreux pays. Ces conflits sont tous mal éteints, à commencer par les traumatismes historiques comme ceux de l’occupation japonaise (1937-1945) qui ne fut jamais suivie d’une réconciliation comparable à celle de la France et de l’Allemagne. Les relations sino-japonaises sont encore marquées par ce souvenir, parfois instrumentalisé, parfois ravivé par le nationalisme à fleur de peau. Il en va de même avec plusieurs autres pays de la région avec lesquels existent des différends territoriaux ou maritimes: avec l’Inde, en 2017, conduisant à de nouvelles tensions, ou la mer de Chine méridionale. Ou simplement d’un comportement autoritaire du pouvoir chinois qui s’étend à ses voisins : la Corée du Sud en a fait l’expérience en 2017, lorsque la décision de Séoul d’accepter le déploiement du système antimissile américain THAAD sur son sol a entraîné des représailles économiques chinoises sévères. Pékin ne fait pas grand-chose pour atténuer la crainte d’une bonne partie de ses voisins qui considèrent que la Chine a retrouvé de vieilles ambitions impériales, visant à devenir la puissance dominante, sinon hégémonique, en Asie. De quoi créer des tensions avec les États-Unis qui étaient la grande puissance régionale depuis la Seconde Guerre mondiale, protectrice de ses al-liés mais plus généralement garante d’un certain équilibre. Les hésitations de Donald Trump ont contribué à déstabiliser cet équilibre. LES ROUTES DE LA SOIE La Chine ne se contente pas de bomber le torse. Elle a une stratégie globale, en Asie et au-delà, qui a pris la forme des nouvelles «routes de la soie», visant à développer les infrastructures et les investissements entre la Chine,  l’Europe et l’Afrique. À coups de milliards de dollars, la Chine modifie les règles de la mondialisation jusque-là occidentale. En janvier 2018, le président Emmanuel Macron s’est rendu en Chine pour plaider en faveur de la «réciprocité» dans les rapports entre la Chine et le monde. C'est tout l’enjeu de l’insertion du géant chinois dans le concert mondial: acceptera-t-il de jouer le jeu d’un multilatéralisme ouvert, ou utilisera-t-il sa taille et le «moment historique» qui lui est favorable pour imposer ses conditions? Ce sera l’enjeu numéro un de l’ère Xi Jinping.
Géopolitique de la Chine : 40 fiches illustrées pour comprendre le monde. Auteur: Haski, Pierre ; Editeur: Eyrolles, Année de Publication: 2018

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L’INDE, L’«AUTRE» GÉANT D’ASIE ?

Il y a quelques années encore, il n’existait aucun vol direct entre la Chine et l’Inde, signe de la faiblesse des rapports entre les deux géants d’Asie, les deux seuls pays au monde comptant plus d’un milliard d’habitants. Cette anomalie a depuis été corrigée et les deux voisins, tous deux membres du groupe émergent des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), tentent de surmonter leurs divisions et leur rivalité pour chercher un modus vivendi, sans toujours le trouver. Entre ces deux très anciennes civilisations asiatiques, les relations sont pourtant anciennes et profondes : tous les Chinois connaissent La Pérégrination vers l’Ouest, un grand classique de la littérature chinoise, récit du voyage du moine bouddhiste Xuan Zang et de son singe immortel, Sun Wu Kong, partis en Inde à la recherche des soutras bouddhiques. Mais depuis l’indépendance de l’Inde, concomitante de la révolution chinoise, les deux pays entretiennent des relations parfois conflictuelles. En 1962, alors que les relations étaient déjà tendues par la fuite en Inde trois ans plus tôt du dalaï-lama, chef du bouddhisme tibétain, un conflit armé a opposé la Chine et l’Inde sur les hauteurs de l’Himalaya occidental. C’est la Chine qui a pris l’initiative de la guerre, afin de modifier la frontière tracée à l’époque britannique. Les troupes chinoises prirent les Indiens par surprise, et parvinrent à occuper le territoire de l’Aksai Chin, toujours chinois aujourd’hui et revendi-qué par l’Inde. La Chine revendique pour sa part une partie de l’Assam indien. APRÈS LA GUERRE FROIDE Ce bref conflit armé, qui fit 3000 morts du côté indien, a laissé une blessure ouverte et a eu des conséquences politiques importantes puisqu’il a précipité la rupture, déjà bien amorcée, entre la Chine et l’URSS, cette dernière prenant parti pour l’Inde, tandis que la Chine se rapprochera du Pakistan. Les différends frontaliers sont loin d’avoir été apaisés. En juin 2017, les deux pays ont été au bord de la guerre sur le plateau du Doklam, à plus de 3000 mètres d’altitude dans l’Himalaya, dans une zone du Bhoutan revendiquée par la Chine. C’est la construction d’une route par la Chine sur un bout de terre disputé qui a failli dégénérer en conflit armé: les soldats chinois et indiens –l’Inde étant le «protecteur» du Bhoutan se sont fait face pendant plusieurs semaines. Quelques jours après la désescalade, en septembre 2017, les dirigeants chinois et indien se retrouvaient tout sourire au 9e Sommet des BRICS à Xiamen (Chine), malgré les tensions encore chaudes. Il est clair que la confiance n’est pas au rendez-vous entre les deux géants, malgré les tentatives de surmonter les malentendus. Dans les années 2000, les dirigeants des deux pays ont tenté de nouer des partenariats en misant sur leur complémentarité : l’Inde était alors forte en software, et la Chine en hardware, un mariage pouvait être mutuellement bénéfique. Mais il ne s’est pas produit, malgré le développement important des relations économiques. L’Inde a observé le décollage économique de la Chine avec envie et effroi alors qu’elle peinait dans son propre développement. Son avantage qualitatif – la «plus grande démocratie du monde », une classe moyenne, un fort taux d’anglophones… – a rapidement fondu face à une Chine devenue l’«usine du monde» grâce à son ouverture économique contrastant avec la bureaucratie tatillonne de l’Inde. LE RÉVEIL INDIEN La réussite chinoise a sans nul doute contribué au «réveil» de l’Inde, qui, depuis une décennie, accélère son développement, attei-gnant des taux de croissance record, parfois supérieurs à ceux d’une Chine frappée par le ralentissement dans les années 2010. L’Inde reste loin derrière la Chine en termes de produit intérieur brut (le PIB chinois est cinq fois supérieur à l’indien) ou de revenu par habitant (7 400 dollars en Chine, 1570 en Inde), mais les deux pays sont désormais engagés dans la même course au développement rapide.Mais la méfiance indienne reste entière. New Delhi a ainsi refusé de s’associer au projet phare de Pékin, les nouvelles routes de la soie. Une partie de cette hostilité est due aux projets de la Chine chez son voisin et ennemi historique, le Pakistan, en particulier dans le «China Pakistan Economic Corridor» (CPEC), un projet stratégique dans lequel Pékin engloutit des dizaines de milliards de dollars, débouchant sur le port en eau profonde de Gwadar, construit par les chinois au Pakistan. L’annonce de l’ouverture non loin de Gwadar d’une base navale chinoise ne contribuera pas à apaiser les inquiétudes de New Delhi.« La question est de savoir s’il y a de la place pour deux géants dans l’Asie du  XVI e  siècle », s’interroge Jean-François Di Meglio, directeur de l’ins-titut Asia Centre. Si la réponse était négative, les conséquences seraient tragiques.
Géopolitique de la Chine : 40 fiches illustrées pour comprendre le monde. Auteur: Haski, Pierre ; Editeur: Eyrolles, Année de Publication: 2018

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La Chine : DU SOFT POWER AU SHARP POWER ?
Depuis qu’elle a découvert le concept imaginé en 1990 par Joseph S. Nye, professeur de la Kennedy School of Administration de l’université d’Harvard, la Chine est en quête de son propre soft power. Cette stratégie douce d’influence et de rayonnement, qui s’oppose au hard power militaire ou économique, fait partie intégrante de l’approche chinoise, même si elle s’avère plus com-plexe à mettre en œuvre dans un pays autoritaire. La Chine traduit d’ailleurs littéralement soft power en chinois par «force douce» (ruan shili), ce qui traduit peut-être un premier malentendu. En 2007, le numéro un chinois d’alors, Hu Jintao, déclarait au Congrès du Parti communiste que la Chine devait investir plus dans le soft power, alors que sa montée en puissance commençait à susciter des craintes chez ses voisins asiatiques et au-delà. Depuis, des milliards de dollars ont été dépensés par Pékin, dans une stratégie de soft power aux résultats incertains. «LIBÉRER LES TALENTS» Joseph S. Nye lui-même a été invité en Chine à plusieurs reprises pour présenter son concept dans une série de conférences dans les universités, après des dizaines de livres, articles et colloques sur le sujet dans les think tanks du pays. Dans un article du Wall Street Journal publié à l’issue de l’un de ses voyages, le professeur raconte ses échanges avec les étudiants et leurs professeurs, et relève le poids de la censure politique et de l’autocensure. «Tous les pays peuvent bénéficier de l’attirance dans la culture de l’autre. Mais pour que la Chine réussisse dans cette démarche, elle doit libérer les talents de sa société civile37», écrivait-il, visiblement peu impressionné. Six ans plus tard, le même Joseph S. Nye répète son mantra dans un nouvel article, mais déplore surtout la main lourde de Pékin dans des opérations dites de «sharp power», c’est-à-dire des tentatives de manipulation des opinions publiques, en Chine et à l’étran-ger, qui sont, à ses yeux, le contraire du soft power.
Le sharp power a remplacé le soft power dans le regard porté sur la Chine, à mesure que sa posture devient plus affirmée sur la scène internationale. L’influent hebdomadaire britannique The Economist en a même fait sa couverture, en décembre 2017, sous le titre: «Sharp power, les nouvelles formes de l’influence chinoise ». Dans certains pays, cette influence suscite des remous et des résistances, comme en Australie, où Pékin est accusé d’avoir voulu «acheter» des soutiens politiques.L’ambition chinoise initiale était plus «soft ». Pour améliorer l’image de la Chine et rassurer ses partenaires, la Chine a investi dans plusieurs directions, puisant dans son patrimoine culturel de quoi séduire le monde. C’est ainsi que Confucius a donné son nom aux instituts de langue qui ont poussé dans le monde entier.
LA «DIPLOMATIE DU PANDA»
 L’exemple le plus connu, et le plus réussi, est ce qu’on a appelé la «diplomatie du panda ». Depuis des décennies, la Chine offre, prête ou loue ses pandas, l’animal fétiche du WWF, à des pays amis ou courtisés. En 1972, Mao offrit un couple de pandas aux Américains après la visite de Richard Nixon à Pékin. En France, Huan Huan et Yuan Zi, le couple de pandas loué par le zoo de Beauval, ont donné naissance en 2017 à un bébé dont la marraine n’est nulle autre que Brigitte Macron, l’épouse du Président. En fin de compte, c’est le président Xi Jinping lui-même qui s’est transformé en instrument de soft power. En développant un discours rassurant sur le «rêve chinois », qui renvoie au «rêve américain», il a cherché à montrer au monde que la Chine ne cherchait rien d’autre que sa propre voie. Mais les investissements dans le soft power par Pékin n’ont pas généré les «bénéfices » en image attendus. Les études d’opinion dans la zone Asie-Pacifique en particulier montrent que l’émergence de la Chine inquiète : en 2017, une majorité d’Australiens, de Japonais, d’Indonésiens, d’Indiens, de Vietnamiens ou de Sud-Coréens estimaient que l’influence chinoise constituait une « menace » pour leur propre pays, et même une «menace majeure» pour une majorité de Sud-Coréens, Vietnamiens et Japonais. Dans la même étude de l’institut Pew 39, 93 % des Sud-Coréens, 90 % des Vietnamiens et Japonais, 78 % des Australiens et 56 % des Indiens s’inquiètent de la montée en puis-sance militaire de la Chine. En revanche, la puissance économique chinoise divise les opinions, une majorité d’Australiens et de Japonais estimant que c’est une bonne chose, tandis qu’une majorité d’Indiens et de Vietnamiens la jugeant négative. L’investissement dans le soft power ne sut donc pas à façonner une image souriante de l’émergence chinoise : Joseph S. Nye l’avait prédit.


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