Sujets de Khôlle Q5 (Le monde)


    Sujet n°1
Durée de préparation: 15 min 
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La justice internationale: une coopération inaboutie?


Sujet n°2
Durée de préparation: 15 min 
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la croissance: moteur ou frein des inégalités an Afrique?

Sujet n°3
Durée de préparation: 15 min 
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La richesse mondiale: est-elle répartit équitablement?


Sujet n°4
Durée de préparation: 15 min 
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Le cyberespace : une nouvelle géopolitique entre les puissances ?

Le cyberespace, comme tout espace investi par l’homme, est  -et- sera l’objet d’affrontements entre puissances. Internet est le produit dérivé d’une invention militaire. Il s’agissait, pour l’armée américaine, de pouvoir continuer à communiquer de façon décentralisée après une éventuelle frappe nucléaire adverse. Le cyberespace est devenu le cinquième domaine d’une guerre éventuelle après la terre, la mer, l’air et l’espace. Une attaque ciblée du système informatique peut porter un coup fatal à l’économie d’un pays ou endommager la maintenance d’usines fabriquant des matières dangereuses. En 2007, une cyberattaque sur l’Estonie, attribuée à la Russie, l’a paralysée provisoirement. La majorité des hackers étaient en effet russes et protestaient contre le démontage d’un monument à la mémoire des soldats soviétiques morts pendant la Seconde Guerre mondiale. La difficulté est de savoir s’il s’agit de réactions privées ou organisées avec l’aide de l’État. En 2008, lors de sa guerre contre la Russie, la Géorgie a subi des attaques informatiques sur les sites des ministères des Affaires étrangères et de la Défense. On ne sait pas grand-chose des armes pouvant être utilisées dans le cyberespace. La traçabilité d’une agression n’est pas évidente. De nombreux pays se dotent d’une cyberarmée. Les États-Unis se sont munis d’une cybercommande destinée à protéger leur réseau et à lancer d’éventuelles attaques contre leurs ennemis. L’OTAN réfléchit à la question de savoir si une cyberattaque pourrait être assimilée à une agression armée devant conduire les pays membres de l’Alliance atlantique à une action solidaire. Mais, en même temps, les États-Unis sont réticents au désarmement du cyberespace, craignant que cela ne conduise à une régulation rigide d’Internet contraire à leurs intérêts.

La Russie a été accusée d’interférence dans l’élection présidentielle des États-Unis de 2016, par le biais de hackers. Si des tentatives de manipulation sont en effet possibles, la défaite d’Hillary Clinton s’explique par de multiples autres facteurs internes. Le paradoxe est que la force est ici une fragilité. Ce sont les pays qui comptent le plus sur ces technologies, et qui en tirent donc un surcroît de puissance, qui seraient les plus fragiles face à une attaque de ce type, car elle aurait un plus grand impact sur leur société. D’un autre côté, les mêmes pays en avance technologiquement peuvent se donner plus de moyens pour se protéger. Ce qui reste encore inconnu en la matière est de savoir si, dans une cyberattaque, la technologie libérera de la loi du nombre, comme pour la dissuasion nucléaire (on peut faire jeu égal avec une grande puissance, même avec des moyens limités) ou si la suprématie restera au plus puissant. Les méthodes employées vont de la propagande et la désinformation à la collecte de données, au déni de service (en le rendant indisponible), au sabotage d’équipement et de matériel militaire qui permet la coordination des moyens de défense, et enfin aux attaques d’infrastructures sensibles. Israël, inquiet de la dégradation de son image et des critiques de plus en plus nombreuses à son égard sur le Web, a mis en place une force de réaction et d’intervenants, qui doivent nourrir différents sites d’argumentaires favorables à la politique israélienne. En juin 2010, on a découvert le virus Stuxnet dans les ordinateurs des techniciens de la centrale nucléaire de Bushehr, en Iran, chargé d’espionner et de reprogrammer des systèmes industriels, des centrales hydroélectriques ou des centrales nucléaires. L’auteur de cette attaque n’a pas été identifié mais des doutes existent sur la possible responsabilité de l’État israélien. En 2015, la Chine et les États-Unis ont négocié un accord stipulant que chaque pays s’abstiendrait d’attaquer l’autre dans le cyberespace. Récemment, deux cyberattaques ont eu un retentissement planétaire: Wannacry, qui a touché 150 pays, et l’attaque partie d’Ukraine en juin 2017, qui a atteint de nombreuses entreprises d’Europe de l’Est et occidentales (Rosneft, SNCF, LU, Merck, Auchan, Tchernobyl, etc.).
                    « La géopolitique : 48 Fiches pour comprendre l'actualité » Ed. 5, Auteur: Boniface, Pascal, 2018


Sujet n°4
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Le monopole occidental de la puissance : est la fin ?

Le monde occidental est en passe de perdre le monopole dont il bénéficiait depuis cinq siècles. Entre le Ve et le  Xe  siècle, l’Europe a été le lieu de passage de nombreuses invasions ou migrations. Elle connaît une première expansion avec les croisades en Orient de 1095 à 1291.À partir de la fin du XV e siècle par ce que l’on a appelé « les grandes découvertes», l’Europe va se lancer à la conquête du monde. La soif de l’or et des épices va la mettre en contact avec d’autres civilisations, qu’elle va détruire par les combats et les maladies contagieuses ou réduire au servage. Le XIX e siècle va connaître une nouvelle expansion européenne, à la fois territoriale et technologique (bateaux à vapeur, chemins de fer, télégraphe). Si les États-Unis, puis l’Amérique latine, obtiennent leur indépendance, ils restent culturellement proches des Européens. En Amérique latine, les pouvoirs sont blancs, Indiens et métis n’ayant pas accès aux responsabilités. Aux États-Unis, la ségrégation va se substituer à l’esclavage. Les WASP (White Anglo-Saxons Protestant) ont le monopole du pouvoir politique et  économique. Cette domination européenne est en grande partie due à l’émulation que suscitent la concurrence et la fragmentation politique du continent. Jusqu’au début du XIX e siècle, la Chine représentera un tiers du PNB mondial. Mais le pouvoir est centralisé. Lorsque, au XV e siècle l’empereur chinois décide que les marins ne s’aventureront  plus outre-mer pour des découvertes ou conquêtes, il n’est pas possible d’échapper à son autorité. En Europe, si le roi du Portugal refuse à Christophe Colomb les moyens de son expédition, ce dernier s’adressera au souverain espagnol. La conquête du monde s’est faite avec des moyens militaires initialement relativement faibles. Les guerres intra-européennes vont amener les pays du Vieux Continent à moderniser sans cesse leurs équipements et à bénéficier d’une solide avance. 1905 constitue, si ce n’est un tournant, du moins un signal: le Japon obtient une victoire militaire aux dépens de la Russie. C’est la première défaite d’un pays blanc dans une guerre. À la veille de la Première Guerre mondiale, Français et Britanniques sont tous deux à la tête d’un empire global. Belges, Portugais, Espagnols, Allemands et Néerlandais sont également à la tête de possessions coloniales. Les Européens dominent le monde qu’ils se sont partagés au nom de leur «mission civilisatrice». Mais la concurrence, qui avait été la force de l’Europe, va constituer sa perte. Cela va la conduire à la Première Guerre mondiale, qui est également présentée comme une guerre civile intra-européenne. Elle va, économiquement et démographiquement, affaiblir l’Europe. La Seconde Guerre mondiale sera la fin définitive de la domination européenne du monde. Vainqueurs et vaincus sont réunis dans la ruine, dominés et protégés à la fois par les États-Unis et l’Union soviétique. L’Europe n’est plus le centre du monde, mais l’enjeu de la compétition soviéto-américaine. Les empires coloniaux sont ébranlés et vont rapidement s’effondrer. Les États-Unis prennent cependant le relais du leadership international, toujours exercé au nom du monde occidental. La concurrence soviétique existe, mais n’est pas de nature à renverser cette suprématie. Si la mondialisation des années 1990 a été vue comme une américanisation de la planète, de même que celle du XVI e siècle avait été vue comme son européanisation, les choses vont rapidement  changer. Poussée démographique de l’Afrique, poussée économique de l’Asie, poussée stratégique du monde musulman, les remises en cause de la domination occidentale sont nombreuses. Les pays émergents ne peuvent être résumés aux seuls BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Cette catégorie contient des dizaines de pays, en majeure partie non occidentaux. Ces derniers ne demandent pas la permission aux pays occidents taux pour se développer; ils le font par eux-mêmes. Par ailleurs, ils n’acceptent plus que le monde occidental fixe seul, au nom de l’intérêt commun ou de l’universalité de ses valeurs, l’agenda et les règles internationales. Le monde occidental, habitué à diriger la manœuvre depuis cinq siècles, connaît donc une profonde remise en cause et doit faire face à une situation inconnue depuis des dizaines de générations.

« La géopolitique : 48 Fiches pour comprendre l'actualité » Ed. 5, Auteur: Boniface Pascal, Editeur: Eyrolles ; 2018


Sujet n°5
Durée de préparation: 15 min 
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« Fragmentation politique » : atouts et risques pour le monde aujourd’hui ?

Depuis 1945, le nombre d’États a quadruplé.  Le mouvement se poursuit au point que l’on peut parler de «prolifération étatique». La prolifération nucléaire des armes de destruction massive est considérée depuis plusieurs décennies comme une des menaces majeures pour la sécurité internationale. L’augmentation du nombre d’États possédant l’arme nucléaire, depuis son apparition, est cependant relativement lente (huit États ont rejoint les États-Unis depuis 1945) et extrêmement contrôlée (le régime de non-prolifération constitue une barrière difficilement franchissable).Il est une autre augmentation plus forte, que rien ne paraît pouvoir maîtriser, celle du nombre d’États. Il y avait une cinquantaine d’États à la création de l’ONU. L’organisation compte désormais 193 membres. Le nombre d’États ou d’entités politiques avait été fortement réduit au XIX e siècle, notamment du fait des unifications allemande et italienne. Au XX e siècle, la dissolution des empires austro-hongrois  et ottoman, après la Première Guerre mondiale, et le processus de décolonisation, à la suite de la Seconde, avaient accru le nombre d’États au nom des indépendances nationales et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. La fin du clivage Est-Ouest a suscité une troisième vague, par la dissolution des empires multinationaux soviétique et yougoslave. Dans les deux exemples, on voit qu’outre l’affirmation de l’identité nationale, c’est plutôt des raisons économiques qui ont provoqué le sécessionnisme. Dans l’ex-Union soviétique, ce sont les États slaves (Russie, Ukraine et Biélorussie) qui ont pensé que leur développement  économique serait plus facilement assuré s’ils se débarrassaient du poids des États périphériques d’Asie centrale. Les différences nationales existaient en Yougoslavie, mais ce qui a dynamité en premier la fédération, c’est la volonté de la petite Slovénie d’obtenir son indépendance parce qu’elle avait le PNB par tête le plus important de la fédération et qu’elle pensait, à juste titre, qu’indépendante elle intégrerait plus facilement l’Union européenne (UE), ce qui accélérerait son développement économique. Au sein des États membres de l’UE, ce sont les régions les plus riches (Flamands en Belgique, Padanie en Italie, Catalogne en Espagne) qui revendiquent l’autonomie ou l’indépendance. Leur identité nationale et leurs droits culturels ne sont pourtant pas bafoués mais c’est bien la répartition de la richesse qui fait la différence.  Si le front de libération de l’enclave du Cabinda réclame son indépendance vis-à-vis de l’Angola, c’est parce que cette région concentre une grande partie de la production pétrolière de la nation. En Bolivie, la région qui concentre la richesse minière du pays a également des velléités sécessionnistes. La motivation du Sud-Soudan à obtenir son indépendance, au-delà des différences religieuses, s’explique par le fait que c’est sur son territoire que se situe la majeure partie des réserves du pays en pétrole. La volonté sécessionniste est souvent issue d’une volonté de ne pas partager ses richesses. Les États –ou se revendiquant comme tels sont convaincus que la prospérité est plus facile à atteindre au sein d’une entité réduite, que perdue dans un ensemble plus vaste. Parfois, la majorité cherche à se débarrasser d’une minorité jugée improductive; dans d’autres cas la minorité espère améliorer son sort en obtenant l’indépendance de la majorité. Ces zones richement dotées de ressources naturelles, ou plus développées, perçoivent l’intérêt économique de la sécession, revendiquant la possession des ressources ou des richesses au détriment du reste du pays. Les responsables politiques, pour leur part, préfèrent être à la tête de petits pays riches que responsables d’un grand pays pauvre. Poussé à sa logique extrême, le mouvement de sécession pourrait conduire à un émiettement du monde qui risque de le rendre encore plus difficilement gérable. Il peut déboucher sur la création d’États artificiels ou non viables, constituant autant de zones grises propices à la déstabilisation. Ce risque de prolifération vient d’une dilution du sentiment de solidarité. La sécession a un effet multiplicateur. Il n’est pas problématique d’être Serbe en Croatie sous le toit commun yougoslave, mais si la Croatie devient indépendante, les Serbes vont vouloir obtenir également ce statut. Des tendances sécessionnistes ont à leur tour été suscitées dans la plupart des républiques issues de l’ancienne Union soviétique. Aujourd’hui, le phénomène sécessionniste joue sur tous les continents et concerne la plupart du temps les zones les plus riches. C’est notamment ce qui a été observé en Catalogne ou au Kurdistan irakien, fin 2017.Le divorce de velours entre les Tchèques et les Slovaques est l’exception. De l’ex-Yougoslavie au Soudan du Sud, les sécessions ont généralement débouché sur des catastrophes. La sécession de ce dernier, loin d’amener la paix et la prospérité à ce pays riche en pétrole, a rapidement débouché sur une guerre civile aux conséquences dramatiques. Les tendances sécessionnistes se traduisent souvent par des conflits, le centre n’admettant pas l’autonomie de la périphérie et réagissant par la force. La plupart des guerres sont des guerres civiles, infra-étatiques. La grande majorité de ces conflits est motivée par des tendances sécessionnistes. Les guerres, autrefois de conquêtes, sont désormais principalement des guerres de sécession. Le mouvement sécessionniste peut également viser à conserver la rente constituée par les matières premières situées sur une partie du territoire. On l’isole de fait ou de droit pour en préserver le contrôle.
     « La géopolitique : 48 Fiches pour comprendre l'actualité » Ed. 5, Auteur: Boniface, Pascal, Editeur: Eyrolles ; 2018

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