Sujets khôlles (Semaine du 25/11/2019 ): Les Etats-Unis


Sujet n°1 
En vous basant sur le texte ci-dessous, et de vos connaissances personnelles, analyser le sujet ci-dessus :                             Les Etats-Unis : fin du mythe de l’ « hyperpuissance » ?
Après avoir dominé le monde dans la seconde moitié du XX e siècle, les États-Unis sont confrontés à la montée en puissance de leurs concurrents et à la multipolarisation du monde. Les États-Unis sont devenus la première puissance économique mondiale à la fin du XIXe siècle. Pour autant, ils n’étaient pas encore la première puissance stratégique, rôle que tenait encore la Grande-Bretagne grâce à son empire colonial et à sa domination des mers. L’intervention américaine fut décisive pour la victoire lors de la Première Guerre mondiale. Mais le courant isolationniste était encore trop fort pour que les États-Unis participent à l’organisation de l’ordre mondial, une fois la paix obtenue. L’attaque japonaise sur Pearl Harbor, le 7 décembre 1941, montra les limites de l’isolationnisme et les plongea dans la Seconde Guerre mondiale. Ce fut le seul pays qui sortit de la guerre plus puissant qu’il n’y était entré. Cela était dû à sa situation géographique. Le territoire des États-Unis était protégé des attaques ennemies par deux océans, à l’est et à l’ouest. Au nord et au sud, ils partageaient ses frontières avec des pays amis. Ils n’ont donc pas subi les bombardements qui ont dévasté le territoire des autres pays protagonistes de la guerre. Les populations civiles avaient été ainsi également épargnées. Les pertes humaines des États-Unis étaient bien inférieures proportionnellement à celles des autres pays grâce à cette sanctuarisation de leur territoire. Le potentiel industriel avait non seulement été épargné, mais il avait été stimulé par l’effort de guerre et la destruction  de celui des autres pays. À l’issue du conflit, leur production de charbon était égale à la moitié de la production mondiale et celle du pétrole aux deux tiers. Vite confrontés à la menace soviétique, ils vont, selon l’expression de Truman, prendre «la tête du monde libre»; ils sont de façon incontestée la première puissance du monde. Cette puissance est multiforme. D’abord stratégique. Même si les États-Unis vont rapidement perdre le monopole de l’arme nucléaire, ils seront toujours en tête de la course aux armements, notamment d’un point de vue qualitatif. L’Union soviétique ne connaîtra qu’un bref moment la parité stratégique avec les États-Unis, du début des années 1970 (le traité SALT1 qui consacre cette parité est signé le 26mai 1972). Au début des années1980, les États-Unis vont de nouveau se distinguer par leur avance technologique. Ensuite économique. Le PIB américain est le premier PIB mondial. Les États-Unis ont été à l’origine de nombreuses innovations technologiques. Enn en matière d’influence. La capacité d’attraction de l’American « Way of Life », la popularité de son cinéma, de ses universités,etc., sont autant d’atouts dans la compétition internationale qui lui permettent d’élargir son influence bien au-delà de son territoire et bien au-delà des territoires où son armée est présente. La disparition de l’Union soviétique concomitante au développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication, où les États-Unis excellent, allait leur permettre d’accroître encore leurs avances relatives. Dans les années 1990, Hubert Védrine, alors ministre des Aaires étrangères, forge le concept d’« hyperpuissance», signifiant ainsi que celui, plus ancien, de «superpuissance» ne rend plus compte de la domination américaine internationale. Au même moment, le géopolitologue américain Zbigniew Brzezin´ski estime que les États-Unis constituent le premier empire de l’âge global, les empires précédents n’ayant été que des empires régionaux Le déclin américain avait été prédit plusieurs fois à tort dans le passé. Il l’avait été lorsqu’en 1957 l’URSS avait pu lancer Spoutnik relevant le dé de la conquête de l’espace. Il l’avait été également, à partir de la fin des années 1950, lorsque par la mise au point de missiles intercontinentaux, les Soviétiques pouvaient menacer le territoire américain, mettant n à la sanctuarisation dont ce dernier bénéficiait depuis la naissance du pays. Il l’avait à nouveau été lors de l’enlisement de la guerre du Vietnam, puis à la n de la convertibilité du dollar en or entre 1971 et 1973, en 1979 après l’entrée des Soviétiques en Afghanistan et le renversement du shah en Iran, et à la n des années 1980 lorsque les industries automobile et électronique japonaises donnaient le sentiment de tailler en pièces leurs homologues américaines. À chaque fois, les États-Unis se sont relevés pour continuer à faire la course en tête. On peut donc se demander si la nouvelle annonce d’un déclin américain ne rejoindra pas les précédentes. Deux éléments montrent que la tendance actuelle est beaucoup plus forte structurellement que les données conjoncturelles passées. Le premier est que, dans un monde globalisé, même la première puissance mondiale n’a pas les mains libres pour agir comme elle l’entend. La diversification et la multiplication des acteurs empêchent de pouvoir fixer seul l’agenda et les règles. Le second est qu’il ne s’agit pas tant d’un déclin américain en tant que tel, mais de la montée en puissance de nombreux autres États. Il y a une multitude de pays émergents. La croyance en l’existence de l’hyperpuissance américaine avait conduit George Bush à mener des politiques unilatérales, dont la guerre d’Irak fut l’exemple le plus achevé, et qui ont accéléré l’affaiblissement relatif des États-Unis. Barack Obama a intégré la multi-polarisation du monde et la n de la suprématie américaine. C’est pour cela qu’il répète que les États-Unis ne peuvent résoudre seuls les grands dés qui se posent au monde, mais que, sans les États-Unis, ceux-ci ne peuvent être résolus. Sa politique consiste à éviter de lancer son pays dans de nouvelles aventures militaires.
Son successeur, Donald Trump, a implicitement reconnu le déclin de son pays par son slogan de campagne: «Make America great again». Il est probable que sa politique imprévisible et erratique ne parvienne qu’à davantage affaiblir les États-Unis. Sa politique isolationniste menace directement les intérêts améri-cains. D. Trump développe en effet une politique de retrait –ou de menace des principaux accords multilatéraux: UNESCO, accords de Paris sur le climat, accords de Vienne sur le nucléaire iranien, partenariat transpacifique, ALENA, etc.

« La géopolitique : 48 Fiches pour comprendre l'actualité » Ed. 5, Auteur: Boniface, Pascal, 2018

Sujet n°2 
En vous basant sur le texte ci-dessous, et de vos connaissances personnelles, analyser le sujet ci-dessus :                              LES ÉTATS-UNIS BASCULENT-ILS  VERS LE PACIFIQUE ?
Les États-Unis, longtemps tournés vers l’Atlantique, voient leurs intérêts se situer désormais sur les rives du Pacifique. Depuis leur accession à l’indépendance à la seconde moitié du XVIIIe siècle, les États-Unis ont été repliés sur eux-mêmes et les deux sous-continents américains. À l’issue de la Seconde Guerre mondiale, pour relever le défi soviétique, ils ont mis fin à leur isolationnisme, pris en charge la défense de l’Europe occidentale et sont entrés pour la première fois dans une alliance militaire en temps de paix, l’Alliance atlantique. Si le caractère mondial de la compétition avec l’URSS les a amenés à conclure des traités militaires dans la plupart des régions du monde («la pactomanie»), c’est bien en Europe qu’était situé l’enjeu essentiel. Au début des années 1980, avec l’accession au pouvoir de Ronald Reagan, ancien gouverneur de Californie, on a commencé à parler d’un « basculement des États-Unis vers le Pacifique ». Selon cette analyse, le centre du monde, après avoir été situé en Méditerranée puis dans l’Atlantique, se trouvait désormais dans l’océan Pacifique. La montée en puissance du Japon et le développement des «tigres» asiatiques renforçaient l’attractivité économique de la zone. Mais le Pacifique est un océan vide et ne peut donc être le centre du monde. Ce sont plus ses façades américaine et asiatique qui lui confèrent son importance. La rivalité Est-Ouest restait par ailleurs la grille principale de lecture des relations internationales. La guerre froide terminée, avec l’essor des géants indiens et chinois et le développement de l’Asie du Sud-Est, le continent asiatique allait prendre une importance inégalée. Il devrait contenir 58 % de la population mondiale et 40 % du PNB mondial en 2030.On peut dès lors se demander si les États-Unis n’ont pas effectué ce basculement depuis longtemps annoncé, plus de l’Europe vers l’Asie que de l’Atlantique vers le Pacifique. Barack Obama, qui a vécu à Hawaï et en Indonésie, a créé un choc psychologique dans les pays européens lorsqu’il a refusé de se rendre au sommet Union européenne/États-Unis de mai 2010. Les pays européens, qui parfois se plaignaient d’un trop grand empressement des Américains à leur égard, émettent la crainte d’un abandon, même relatif, de la part de Washington au prot de l’Asie. Dans l’état actuel des relations internationales, l’Europe n’est pour les États-Unis ni un problème ni une solution. Elle n’est pas un problème dans la mesure où les relations sont apaisées (les tensions existant à l’époque de George Bush ont disparu). Mais elle ne peut guère apporter une solution aux préoccupations majeures du président américain, qui vont de l’Iran au conflit israélo-palestinien et de l’Afghanistan à l’Irak. Outre son importance démographique et économique, l’Asie est le continent où se trouve le pays qui se considère comme le principal rival actuel ou à venir des États-Unis : la Chine. La relation sino-américaine est en passe de devenir la relation bilatérale la plus importante pour Washington, faite de rivalités stratégiques, de coopération et de compétition économique. Au-delà des alliances anciennes entretenues avec le Japon et la Corée du Sud, les États-Unis sont tentés de créer une alliance avec l’Inde. Elle est facilitée par la comparaison possible faite entre les deux régimes politiques (les plus grandes démocraties du monde) ainsi que par l’existence d’une solide minorité indienne établie aux États-Unis, servant de pont entre les deux pays. Pour l’Inde, l’alliance avec Washington est le moyen d’accélérer sa reconnaissance comme sixième puissance mondiale. Pour les États-Unis, l’alliance avec l’Inde joue un rôle équivalent par rapport au rival chinois à ce qu’avait été le rapprochement sino-américain vis-à-vis du rival soviétique.
Les États-Unis se sont engagés à aider l’Inde à obtenir un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies. Mais le besoin de garder de bonnes relations avec le Pakistan notamment, en ayant en tête l’importance de ce pays pour régler la question afghane, constitue une pomme de discorde entre New Delhi et Washington. L’Indonésie est également un élément important. C’est le pays musulman le plus peuplé du monde. C’est également un pays émergent du Sud où la démocratie est consolidée. C’est enn le pays qui se vit comme l’héritier du tiers-mondisme, des principes de la conférence de Bandung de 1955 et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. L’Indonésie est courtisée à la fois par la Chine et les États-Unis et peut rester indépendante à l’égard des deux. En 2012, Barack Obama définissait la politique du «pivot asiatique» indiquant le basculement des États-Unis, confrontés au dé chinois, vers l’Asie au détriment d’une Europe qui n’est plus un enjeu stratégique et du Proche-Orient où les déconvenues sont trop nombreuses. Mais les États-Unis, puissance globale, ne peuvent, en fait, délaisser aucun continent. D. Trump avait promis de taxer les importations chinoises, à hauteur de 45%. Sitôt élu, il est revenu sur cette promesse et a retiré son pays du TPP, laissant la voie libre à la Chine. Les derniers essais balistiques et nucléaires nord-coréens permettent au président américain, D. Trump, de renforcer sa présence dans la région et de se rapprocher d’un Japon en phase de réarmement.

« La géopolitique : 48 Fiches pour comprendre l'actualité » Ed. 5, Auteur: Boniface, Pascal, 2018

Sujet n°3 
En vous basant sur le texte ci-dessous, et de vos connaissances personnelles, analyser le sujet ci-dessus :                                  LA REDÉFINITION  DE LA PUISSANCE
La puissance internationale n’est plus centrée sur la force militaire; ses formes se sont considérablement diversifiées. Pour Morgenthau, le grand théoricien américain des relations internationales, « à l’instar de toute politique, la politique internationale est une lutte pour le pouvoir».Dans sa définition classique, la puissance était caractérisée par la capacité d’un acteur à pouvoir imposer sa volonté aux autres, ou à modifier leur volonté en fonction de ses propres intérêts. L’intérêt, c’était un rapport de forces au sens classique du terme, où le plus faible doit céder face au plus puissant. La puissance était avant tout déterminée par la taille de l’armée, du territoire, de l’économie, de la richesse disponible, l’importance des matières premières dont le sous-sol est riche, etc. La conquête territoriale, source de puissance supplémentaire, de sécurité élargie et de futurs revenus, était l’objectif principal. La configuration géographique – façade maritime, enclavement terrestre, position insulaire, contrôle des voies de passage était un élément primordial. Ces critères peuvent être, en fait, à double détente. Un territoire trop grand, que l’on ne parvient pas à contrôler, est une source d’inquiétude potentielle et donc d’affaiblissement actif. C’est le cas actuellement pour la Russie. Mais dans le passé, c’est la taille de son territoire qui l’a sauvée deux fois face à Napoléon et à Hitler. Une population trop nombreuse à laquelle on ne peut offrir des débouchés peut être un facteur de déstabilisation sociale. De même que l’éducation d’une population est un facteur de puissance, mais si les jeunes diplômés arrivent sur le marché du travail sans pouvoir être employés, ils deviennent un potentiel de recrutement pour ceux qui veulent renverser le régime, y compris par la force. Un pays riche qui n’aurait pas les moyens de se défendre, serait soumis, soit aux appétits extérieurs, soit à un protecteur (cf. le Koweït, cible facile pour l’Irak et qui depuis doit vivre sous protection américaine). La possession de matières premières constitue un atout, mais peut également transformer en cible des appétits intérieurs ou extérieurs. À l’inverse, le fait d’en être dépourvus n’a pas empêché, ou peut-être a contraint, le Japon et la Corée du Sud à se lancer dans une course à la technologie. Un pays puissant militairement, mais dont l’économie est faible, est menacé d’implosion (URSS); une société multiethnique peut être une source de rayonnement extérieur (États-Unis) ou bien de conflits internes (Yougoslavie).Un pays dont le territoire est très réduit, ou la population peu nombreuse, peut jouer un rôle stratégique majeur (Israël, Cuba) ou bien avoir un rayonnement sans commune mesure avec sa taille (Qatar : Al-Jazeera, Coupe du monde de football 2022).La puissance devient plus multiforme, plus diuse, moins fondée sur la coercition que sur la conviction et l’influence. L’heure des conquêtes territoriales est terminée, c’est désormais l’attractivité du territoire (par rapport aux investisseurs étrangers, aux touristes) qui importe. La cohésion nationale et l’équilibre interne d’une société prennent une importance croissante. Pour Machiavel, il était plus important d’être craint que d’être aimé. La peur suscitée faisait partie du rapport de forces. Si le fait d’être redouté est toujours un élément de la puissance, aujourd’hui l’image, la popularité, l’attractivité en sont également une dimension importante.

« La géopolitique : 48 Fiches pour comprendre l'actualité » Ed. 5, Auteur: Boniface, Pascal, 2018

Sujet n°4
En vous basant sur le texte ci-dessous, et de vos connaissances personnelles, analyser le sujet ci-dessus :    
L’IMMIGRATION, CHANCE OU FARDEAU POUR LES ETATS-UNIS ?
Malgré des législations restrictives, les États-Unis ont connu en presque quarante ans l’une des plus fortes vagues d’immigration de leur histoire. En 2016, on dénombrait ainsi près de 45 millions de « foreign born » – en d’autres termes, nés à l’étranger sur 325millions d’habitants, soit 14% de la population. Un chiffre plus de deux fois supérieur à celui de 1990, et c’est sans compter sur les immigrés illégaux, qu’on estime à 11 millions et qui, très majoritairement, travaillent ou suivent des études (les «dreamers», arrivés clandestinement quand ils étaient mineurs, avec leurs parents).
UN FAIBLE IMPACT SUR  L’EMPLOI ET LES SALAIRES
 Le débat sur le coût ou la richesse induite par l’immigration dans l’économie des États-Unis tourne à l’avantage de ceux qui arguent que les immigrés constituent un «plus». À la question «les nouveaux arrivants, aux États-Unis, constituent-ils une menace pour l’emploi des citoyens américains ? », les chercheurs, notamment les économistes, dans leur grande majorité, répondent «non». Il semble en eet au contraire que l’immigration crée de la richesse et de la recette fiscale. Si l’on constate un risque, dans certains emplois peu ou pas qualifiés –hôtellerie-restauration, nettoyage, BTP, agriculture, etc. −, d’une baisse des salaires due au fait que les immigrés, notamment clandestins, acceptent d’être payés moins que les autres, c’est le contraire dans les emplois qualifiés et très qualifiés – nouvelles technologies, finance, recherche. Les États-Unis importent une partie non négligeable de leurs ingénieurs et chercheurs/
UN FORT IMPACT   SUR LA CROISSANCE   ET L’INNOVATION
 L’impact budgétaire négatif de l’immigration concerne les États fédérés et les districts, en termes d’éducation des enfants, en particulier, mais la deuxième génération contribue très largement à l’activité économique et aux recettes fiscales. En effet, ces individus sont davantage employables que leurs parents du fait qu’ils parlent mieux anglais, ont souvent fait plus d’études, et payent plus d’impôts que la génération qui les précède, y compris si l’on y inclut les citoyens américains. Ces populations, issues des vagues récentes d’immigration ou nées aux États-Unis, sont également plus jeunes que les Blancs d’origine européenne qui sont de moins en moins nombreux en âge de faire des enfants. De plus, l’entrepreneuriat et l’innovation viennent souvent des immigrés, qui subissent des discriminations dans l’emploi et choisissent de se lancer dans la création d’entreprise, et  apportent un savoir-faire, un regard différent dans la société états-unienne. À long terme, le niveau local y gagne donc aussi. En 2014, le Congressional Budget Office, le bureau du Budget du Congrès américain −qui a notamment un rôle de prévision en matière de dépenses et de déficit au niveau fédéral, et de croissance économique du pays− estimait qu’une loi libérale réformant l’immigration pourrait créer plus de 3 points de croissance en 10 ans. Les grandes entreprises ne s’y sont pas trompées, qui font du lobbying depuis des années auprès des décideurs politiques, démocrates comme républicains, pour un plus grand libéralisme juridique.

Sujet n°5 :
En vous basant sur le texte ci-dessous, et de vos connaissances personnelles, analyser le sujet ci-dessus :           
Quelles relations entre Les Etats-Unis et le Royaume-Unis au contexte du Brexit ?
Les relations bilatérales se sont affaiblies après l’entrée du Royaume-Uni dans la CEE mais se sont renforcées à partir de 1980 avec la proximité idéologique entre Margaret Thatcher et Ronald Reagan. À partir des années 1990, le Royaume-Uni et les États-Unis ont joué un rôle conjoint dans le processus de globalisation financière grâce à une vision partagée de la  déréglementation et du poids croissant de la finance par rapport à l’économie réelle, ce qui a renforcé leurs liens
DES LIENS HISTORIQUES   ANCIENS
Si la crise de 2008, due en large partie à cette vision économique, a bien sûr affecté les deux pays, leur relation en a été consolidée. En eet, la communauté de langue, de culture et de systèmes juridiques est un facilitateur important en cas de crise. De plus, le Royaume-Uni constitue une «rampe de lancement » en Europe pour les entreprises états-uniennes souhaitant investir dans l’UE, de surcroît sur un marché du travail britannique plus flexible que chez ses voisins. Les États-Unis sont le premier client et le troisième fournisseur du Royaume-Uni.
VERS DES RELATIONS   BILATÉRALES ? Une volonté de libre-échange intensifié entre les deux pays, dès mars 2019, date de l’effectivité du Brexit, existe de part et d’autre. Si les conditions temporelles et financières de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne semblent avoir été trouvées, le Brexit demeure source de nombreuses incertitudes. Malgré une probable sortie complète du marché unique (du fait du refus des Brexiters de la libre circulation des personnes), les bases de la future relation commerciale du Royaume-Uni avec l’UE ne sont pas établies car elles ne sont pas prévues par le traité de Lisbonne. Il est sans doute prématuré de les définir, d’autant qu’un nouvel accord devra être approuvé à l’unanimité par les États membres de l’UE et cela peut prendre des années. D’ici là, les règles de l’OMC devraient prévaloir, avec donc les taxations des exportations du Royaume-Uni − ce qui est déjà le cas pour la moitié du commerce du pays −, ainsi que le principe de non-discrimination.
Dès lors, le Royaume-Uni aurait intérêt, à court terme, à se tourner vers les États-Unis de Trump. L’administration Obama était fermement opposée au Brexit. Celle qui lui a succédé y est favorable. Theresa May, la première ministre britannique, a dit vouloir faire du Royaume-Uni post-Brexit une «grande nation marchande à l’échelle mondiale».Le souhait de Trump de développer des relations bilatérales pourrait être une bonne nouvelle pour Londres. De toute façon, ces accords ont toutes les chances de se conclure en fonction des intérêts immédiats des deux parties, donc à court, voire à très court terme, ce qui questionne par définition leur pérennisation
« Géopolitique des États-Unis : 40 fiches illustrées pour comprendre le monde »Auteur: Naves, Marie-Cécile.Eyrolles.2018
Sujet n°6
En vous basant sur le texte ci-dessous, et de vos connaissances personnelles, analyser le sujet ci-dessus :          
Les Etats-Unis : un pays inégalitaire ?
Comme l’ont montré les chercheurs du projet World Wealth and Income Database (WID), à partir d’une base de données mondiale sur le patrimoine et le revenu, les inégalités n’ont cessé de croître dans la quasi-totalité des pays depuis les années 1980. En 2017, le 1 % le plus riche a bénéficié deux fois plus que les 50 % les plus pauvres de l’augmentation des revenus. Quant aux autres, dans la classe moyenne, leurs revenus ont stagné ou baissé
 LES ÉTATS-UNIS   PARTICULIÈREMENT  TOUCHÉS
Aux États-Unis, les écarts de revenus se sont creusés plus qu’en Europe, alors qu’ils avaient des niveaux d’inégalités similaires dans les années 1980 (le 1 % le plus riche disposait de 10 % du revenu du pays ou de la zone). Or, la part du 1 % y a doublé, alors qu’elle n’augmentait que de 12% en Europe. Les citoyens états-uniens les plus riches le sont deux fois plus qu’en 1980.Les inégalités propres au système d’éducation, dès le plus jeune âge et jusqu’à l’accès à l’enseignement supérieur, un système fiscal peu progressif et de plus en plus favorable aux plus aisés, l’absence de salaire minimum sauf dans quelques États fédérés et la persistance de discriminations contre les minorités et les femmes expliquent la situation aux États-Unis. Celle-ci s’est aggravée avec la crise de 2007-2008 : croissance des emplois flexibles et mal payés, bulle immobilière pénalisant les petits propriétaires, recapitalisation des grandes entreprises, impossibilité d’Obama d’augmenter les impôts des plus riches, puis coupes dans les budgets sociaux et éducatifs par l’administration Trump, etc.
LES ORGANISATIONS   INTERNATIONALES   FUSTIGENT LES INÉGALITÉS
Depuis 2013, l’OCDE, l’ONU, la Banque mondiale et le FMI ont publié des travaux mettant en garde contre les effets néfastes des inégalités sur la croissance économique, y compris dans les pays développés. La Banque mondiale estimait déjà en 2016 que la part du 1% le plus riche dans le revenu national, depuis les années 1980, était passée de 9% à 18%, contre une progression de 7% à 9% en France et au Japon depuis les années 2000.Les effets de cette évolution sur la société et l’économie sont pointés du doigt. L’OCDE estime que l’amplification des inégalités fait chuter la croissance parce que les plus défavorisés investissent moins dans l’éducation. Ce raisonnement met à mal la théorie du ruissellement, selon laquelle la création de richesses par et pour les plus aisés se répercute positivement sur les plus pauvres. Très en vogue dans les années Reagan et Thatcher, elle a été poursuivie –dans une moindre mesure− avec Clinton et G.W.Bush et elle revient surtout en force avec Trump, mais elle est vivement critiquée par le FMI lui-même. Le concept de «croissance inclusive», défendu par de nombreux économistes, entretient l’idée de la création d’emplois de bonne qualité (non flexibles, durables) et bien payés, et met l’accent sur la formation, l’éducation et la redistribution, cette dernière étant mise à mal par l’épargne des plus riches ou leurs stratégies, légales ou non, pour échapper au maximum à l’impôt

« Géopolitique des États-Unis : 40 fiches illustrées pour comprendre le monde »Auteur: Naves, Marie-Cécile.Eyrolles.2018   
Sujet n°7
En vous basant sur le texte ci-dessous, et de vos connaissances personnelles, analyser le sujet ci-dessus :          
L’industrie de divertissement « Etatsunienne » : une influence mondiale ?
La puissance mondiale des États-Unis dans les industries du divertissement « mainstream », autrement dit dominantes, est sans partage. Malgré une apparente diversité des contenus vendus, qu’il s’agisse des films, séries télévisées, singles et albums de musique, dessins animés, livres ou magazines, elles sont en mesure de plaire au plus grand nombre. Les industries du divertissement imposent en outre des personnages, des codes et même des visions du monde et des valeurs – l’American way of life, la famille, la consommation, la réussite sociale, etc. Ce soft power est considérable. Cela ne signifie pas qu’il empêche toute autre forme d’expression culturelle d’exister dans les autres pays mais, même si l’on n’apprécie pas le divertissement états-unien, il reste une référence majeure par rapport à laquelle se situer et, surtout, il s’exporte partout.
VENDRE LA PUISSANCE   ET LES PRODUITS   AMÉRICAINS Cette domination s’est mise en place au lendemain de la Seconde Guerre mondiale avec le plan Marshall et ne s’est jamais démentie depuis. Elle participe de la promotion des États-Unis dans le monde, et vise à inciter les autres pays à lui acheter toujours plus de produits de grande consommation. Elle a toujours un temps d’avance. Si l’image des États-Unis s’est beaucoup dégradée sur la planète à l’occasion de la guerre du Vietnam, de la  deuxième guerre en Irak dès 2002 ou encore la crise financière de 2008, sans parler de la présidence Trump, cela ne se répercute pas sur les industries du divertissement, qui peuvent même tirer parti de ces impopularités – avec des films critiquant la guerre ou des séries féministes, des shows télévisés caricaturant Trump, sans parler de la musique véhiculant des messages antiracistes
LE RÔLE DE LA   DÉRÉGULATION
Les fusions des grands groupes multimédias ont occasionné une concentration de ces pouvoirs dans les mains de quelques très grosses entreprises qui dominent le marché médiatique américain mais aussi mondial. Il en résulte des moyens immenses de diffusion des contenus culturels et d’information. Le rôle des agences, du marketing, des moteurs de recherche Internet est d’autant plus grand qu’il est lui aussi facilité par la dérégulation économique, que la fin de la neutralité du Net ne peut qu’amplifier. Livres, magazines, émissions de  télévision, mais surtout cinéma et musique, dont la présence est massive dans la plupart des pays du monde, et sur tous les continents, en sont les principaux supports. Par ailleurs, les États-Unis restent –et c’est d’autant plus vrai avec la présidence Trump – le pays le plus couvert par les médias des autres pays, précisément parce qu’ils maîtrisent la production et la distribution de l’information internationale. La Chine mise de plus en plus sur le divertissement et les médias pour accroître son influence dans la région asiatique et au-delà, et rattraper peu à peu les États-Unis sur le plan économique. Mais le fait que ces derniers n’aient pas un seul mais plusieurs concurrents leur permet de rester en première place.

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Sujet n°8
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Le soft power du sport : un facteur de puissance américaine ?
Les Jeux olympiques et paralympiques de 2028 à Los Angeles sont l’occasion, pour le maire de la ville et le président Trump, de renforcer leur affrontement politique. Le premier, à la différence du second, a saisi les enjeux de notoriété et d’image que sa ville et que la Californie en tireraient. Avec la protection du climat et la protection des immigrés, le sport est un sujet politique opposant les partisans et les adversaires d’une ouverture des États-Unis sur le monde
Le sport est politique. S’il n’est pas, en soi, un facteur de concorde, s’il est un vecteur d’émotions particulièrement propices à l’émergence de la violence et aux conflits, il peut devenir, par des politiques volontaristes, un instrument de cohésion et de paix, mais aussi de progrès. Le sport est ainsi un outil diplomatique qui a longtemps été instrumentalisé, pour le pire comme pour le meilleur. L’influence du sport aux niveaux national et international est depuis longtemps mise à profit par les États-Unis.
UN THÉÂTRE   D’AFFRONTEMENT   GÉOPOLITIQUE
Pendant la guerre froide, les Jeux olympiques ont été le théâtre, voire l’occasion d’un affrontement non violent entre les États-Unis et l’URSS, et entre les deux «blocs » qu’ils représentaient. D’une part, la concurrence pour les titres olympiques était féroce. D’autre part, le boycott des JO de 1980 à Moscou, par les États-Unis et une soixantaine d’autres pays  occidentaux et arabo-musulmans, suite à l’invasion de l’Afghanistan par les troupes soviétiques, puis celui des JO de Los Angeles de 1984, par l’URSS et 13 pays communistes, se sont faits au détriment du sport et des sportifs  Si, aujourd’hui, la compétition sportive entre les États-Unis et l’URSS a en partie été remplacée par l’affrontement entre les États-Unis et la Chine – le nombre de médailles d’or étant encore le compteur de cette concurrence −, la rivalité américano-russe via  les grandes compétitions sportives internationales n’a pas disparu. Le refus du président Obama d’assister à la  cérémonie d’ouverture des JO de Sotchi, en 2014, sur fond de désaccords avec Poutine sur plusieurs dossiers, ainsi que la mise au jour du scandale de l’attribution des Mondiaux masculins de football de 2018 et 2022 en témoignent.
UNE INFLUENCE NATIONALE   ET INTERNATIONALE   IMMENSE
 Aujourd’hui, exister sur la scène internationale sur le plan sportif est devenu une nécessité pour tous les pays du monde. Par sa popularité, sa médiatisation, son caractère universel, le sport est un outil incontesté de notoriété et de négociation, pour les pays développés et pour les autres, qu’il s’agisse des démocraties ou des régimes autoritaires. La diplomatie par le sport est donc incontournable. Par exemple, les relations diplomatiques entre la Chine communiste et les États-Unis ont été facilitées par la tournée de tennis de table des États-Unis en Chine, en 1971, préparant le terrain de la visite du président Nixon et contribuant à la normalisation des relations entre les deux pays, un an plus tard. C’est ce qu’on a appelé la «diplomatie du ping-pong».Sur le sol des États-Unis, depuis quelques années, l’engagement du sport contre le racisme et l’homophobie, ainsi que l’écho international que celui-ci a eu, montrent cette influence en faveur de l’émancipation et la concrétisation des «valeurs du sport». Plusieurs lois, dans des États fédérés, contre l’égalité des droits pour les LGBT ont été annulées sous la pression de grandes organisations sportives (Ligue nationale de basketball ou de football).

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Sujet n°9
En vous basant sur le texte ci-dessous, et de vos connaissances personnelles, analyser le sujet ci-dessus :   
QUELLE POLITIQUE POUR L’AIDE AUX RÉFUGIÉS AUX ETATS-UNIS ?
Les mouvements de population qui sont à l’œuvre depuis quelques années à travers le monde sont d’ampleur inédite depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ils concernent majoritairement des migrations de pays du Sud vers d’autres pays du Sud ou au sein même d’un même pays, mais aussi du Sud vers l’Europe et l’Amérique du Nord. Les guerres, les persécutions, les régimes autoritaires, la misère ainsi que les changements climatiques en sont les causes, en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie mineure ou encore en Asie du Sud-Est. En 2015, c’est plus d’un million de personnes qui sont arrivées en Europe. En 10ans, le nombre de réfugiés a triplé. UNE DIFFICILE   COORDINATION MONDIALE Si les États membres de l’Union européenne ne sont pas parvenus à s’accorder sur une politique commune d’asile et d’accueil des réfugiés, le 19 septembre 2016, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté une série d’engagements en faveur de la protection des réfugiés et des migrants (définition d’un cadre d’accueil, programme d’actions, aide au retour, etc.). Elle a ainsi ouvert la voie à deux nouveaux traités mondiaux: le Pacte mondial sur les réfugiés et le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, en lien avec son Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR).
DES MODALITÉS D’ACCUEIL  PLUS RESTREINTES AUX   ÉTATS-UNIS
Les États-Unis se sont pour leur part, fin 2017, retiré du pacte mondial sur les réfugiés. La représentation états-unienne à l’ONU a en effet affirmé pouvoir prendre seule ses décisions concernant la politique d’immigration. Terre d’immigration depuis le XVIe siècle, construit sur la diversité démographique, culturelle et religieuse, les États-Unis ont à plusieurs reprises, dans leur histoire récente, restreint drastiquement l’arrivée de réfugiés. Obama avait par exemple en 2011, demandé un réexamen de tous les dossiers de réfugiés irakiens installés aux États-Unis, ainsi qu’un contrôle plus drastique des dossiers pour  l’obtention de visas. Mais  l’accueil de réfugiés, s’il avait diminué, ne s’était pas arrêté. Entre les attentats du 11Septembre et 2015, le pays a accepté pas moins de 750000réfugiés. Cela ne signifie pas qu’ils puissent trouver un accueil partout, car la moitié environ des États fédérés refusent l’arrivée de réfugiés du Moyen-Orient (Syrie, Irak), craignant pour la sécurité de leur propre population. Les décrets successifs « Travel bans » de l’administration Trump, qui donnent lieu à de vifs débats sur le plan juridique, visent à interdire l’entrée aux États-Unis de ressortissants de plusieurs pays à majorité musulmane et ont déjà interdit l’entrée du territoire, pendant plusieurs mois, aux réfugiés du monde entier. En 2018, les États-Unis accueilleront un maximum de 45000 réfugiés du monde entier –deux fois moins que sous Obama mais aussi que sous G. W.Bush −, ce qui est un chiffre historiquement bas, illustrant le lien direct qui est fait entre réfugiés, immigration, criminalité et djihadisme.
                  
« Géopolitique des États-Unis : 40 fiches illustrées pour comprendre le monde »Auteur: Naves, Marie-Cécile.Eyrolles.2018
                    


Sujet n°10
En vous basant sur le texte ci-dessous, et de vos connaissances personnelles, analyser le sujet ci-dessus :   
« D. Trump » : néo-conservateur, réaliste ou populiste ?
Chaque président des États-Unis, une fois au pouvoir, souhaite imprimer sa marque, ce qui passe la plupart du temps par une rupture, plus ou moins grande, avec son prédécesseur. Or, Donald Trump ne souhaite pas seulement s’inscrire à contre-courant de Barack Obama. Il entend aussi se distinguer des présidents républicains les plus récents, à savoir George H. Bush (père) et GeorgeW. Bush (fils), associés selon lui à l’establishment, au «marigot» de Washington, qu’il a tant décrié. La famille Bush, du reste, critique régulièrement Trump depuis sa campagne. LA «REALPOLITIK»   EST TRANSPARTISANE Une politique étrangère «réaliste» (ou «Realpolitik») a été menée en particulier, aux États-Unis, pendant la présidence de Richard Nixon. Obama en était également adepte. Elle s’appuie sur l’équilibre des forces en présence, prenant en compte un maximum de données ainsi qu’une vaste palette d’options. Elle se veut donc la moins idéologique possible. Une politique «réaliste» refuse par ailleurs la course aux armements. Considérée par ses détracteurs comme froide et manquant d’éthique, voire comme étant cynique, elle obéit néanmoins au multilatéralisme.
George Bush père, qui a succédé à Ronald Reagan dont il avait été le vice-président, a globalement mené une politique étrangère qualifiée de « Realpolitik », alors que le mur de Berlin tombait et que l’URSS implosait. On peut ainsi qualifier d’option « réaliste» la première guerre du Golfe, en 1990-1991, menée par une coalition internationale dirigée par les États-Unis et sous l’égide de l’ONU, en riposte à l’invasion du Koweït par l’Irak de Saddam Hussein
LE NÉOCONSERVATISME:   DE L’INFLUENCE   À LA DÉCRÉDIBILISATION
De son côté, le néoconservatisme s’inscrit, aux États-Unis, dans une histoire qui remonte au début de la guerre froide. Nourri par l’anticommunisme, il vise à la défense mais aussi à la propagation des idéaux de libéralisme économique et de démocratie. C’est donc une vision idéologique du rôle des États-Unis dans le monde. Sa dimension de prosélytisme s’incarne également dans une intention interventionniste en politique étrangère et militaire. Le néo-conservatisme a alimenté les deux mandats de Ronald Reagan, mais surtout les options géopolitiques de George W. Bush après les attentats du 11 Septembre – avec un lexique explicite : «États voyous », «axe du Mal», etc. Décrédibilisé par la dramatique  deuxième  guerre en Irak, surtout à partir de 2003, le néoconservatisme était minoritaire dans le parti républicain quand s’est achevé le deuxième mandat de G.W.Bush. À l’impopularité de la guerre en Irak et en Afghanistan s’est ajoutée l’accusation d’avoir contribué à l’émergence de Daech, en particulier en Irak.
Soucieux de montrer qu’il ne se réfère pas aux traditions du parti républicain –ce qui, sur d’autres sujets comme la fiscalité, est cependant largement le cas −, Donald Trump entend s’inscrire en faux par rapport à la fois au réalisme et au néoconservatisme, avec lequel son ancienne rivale, Hillary Clinton, entretenait pour sa part des liens – elle avait ainsi, en tant que sénatrice, voté «oui» à la  deuxième guerre du Golfe, en 2002. Il est cependant difficile de savoir quelles sont ses convictions profondes, tant Trump est opportuniste.

« Géopolitique des États-Unis : 40 fiches illustrées pour comprendre le monde »Auteur: Naves, Marie-Cécile.Eyrolles.2018


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